5ème Baromètre Macif & Vedecom 2025 Mobilité des Français : une envie de changement, des obstacles persistants

L’aspiration des Français à faire évoluer leurs pratiques de mobilité est soumise à rude épreuve, révèle le 5ème Baromètre Macif-Vedecom. 

Moins de voiture individuelle, plus de transports collectifs et des solutions innovantes comme les navettes automatisées partagées en milieu rural et périurbain : les attentes évoluent, mais les freins au changement persistent, notamment en zones rurales et périurbaines. 

  • 22 % des Français interrogés souhaiteraient utiliser plus souvent les transports en commun

  • 56 % des conducteurs ont le sentiment de trop utiliser leur véhicule personnel

  • 74 % des personnes déclarant habiter en zone rurale affirment ne pas avoir le choix dans leur façon de se déplacer

  • 65 % des répondants trouvent l’idée d’un déploiement d’une navette automatisée dans leur commune utile

19 mars 2025

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Une prise de conscience et une envie de changement

“En matière de mobilité, les Français sont soumis à de véritables injonctions paradoxales : ils manifestent la volonté de changer leurs pratiques, mais se heurtent à une absence d’alternative à la voiture individuelle. Cette réalité est particulièrement frappante dans les zones rurales et péri-urbaines, dépourvues de solutions de transport en commun. Les innovations technologiques comme le déploiement de navettes automatisées partagées peuvent apporter des réponses et réduire les fractures territoriales et sociales” Nicolas Marescaux, Directeur adjoint Réponses Besoins Sociétaires & Innovation Macif.

Alors que près de 6 conducteurs sur 10 estiment utiliser  trop souvent leur véhicule personnel, un sur quatre (25,8 %) renonce parfois à certains déplacements, notamment en raison des difficultés de stationnement (53,6 %), des conditions de circulation (43,5 %) et du coût lié à l’utilisation des véhicules (40,5 %). La fatigue (31,1 %) et le simple manque d'envie de conduire (28,9 %) figurent aussi parmi les freins.

Les Français expriment une véritable volonté de recourir davantage aux transports en commun (22,3 %) et identifient leur développement comme la solution la plus efficace pour réduire la pollution (39,5 %). Mais encore faut-il que l'offre de transport réponde aux besoins, notamment en zones rurales.

« Les Français commencent à exprimer une envie de changer de mode de mobilité, d’abandonner progressivement la voiture individuelle pour aller vers plus de transport collectif. Grâce à une perspective de coûts d’exploitation plus faibles et une très grande flexibilité d’usage, les services de mobilité automatisés s’appuyant sur des navettes partagées peuvent être une réponse à ce besoin, en particulier en milieu peu dense où les transports en communs traditionnels ne sont pas adaptés. » Eric Lebeau, Directeur général de l’institut Vedecom

Mobilité en zones rurales : une équation à résoudre

Les habitants des zones rurales sont les plus impactés par le manque d'alternatives à la voiture : ils sont plus de 7 sur 10 à déclarer ne pas avoir le choix dans leur mode de déplacement. Certaines destinations clés pour le quotidien restent difficilement accessibles, notamment les services administratifs (43 %), les établissements culturels et de loisirs (40,1 %), et même les services de santé (34,1 %).

La navette automatisée pourrait-elle être une réponse aux difficultés des habitants des zones rurales et périurbaines ?

Les navettes automatisées partagées : une innovation qui suscite de l’intérêt mais qui se heurte à des idées reçues

L’automatisation des transports est souvent perçue à travers le prisme de la voiture individuelle, incarnant un futur technologique où chaque conducteur céderait progressivement le volant à une intelligence artificielle. Il est essentiel, face aux enjeux de décarbonation, de désenclavement des zones rurales et de vieillissement démographique, de dépasser cette vision et de mettre les innovations technologiques au service de la mobilité collective.

Les navettes automatisées partagées incarnent ce “pas de côté”. Mais les idées reçues sont tenaces. 71,7 % des sondés pensent à tort que les navettes ne seront déployées qu’en milieu urbain, un chiffre qui grimpe à 80 % chez les répondants qui vivent en zone rurale, alors même que des expérimentations actuelles, notamment menées dans la Drôme*, prouvent leur pertinence pour désenclaver les territoires.

"Initialement conçu pour la ville par les Américains, le véhicule automatisé trouve pourtant sa pertinence en milieu rural. Dans ces zones où les transports publics sont limités, il offre une alternative utile, notamment pour les personnes isolées.Tant que ses limites sont bien comprises, le véhicule automatisé n’est donc pas qu’une avancée technologique : c’est une solution adaptée aux défis de mobilité et d’accessibilité du monde rural." Félix Carreyre, Responsable de projet, institut Vedecom

A cette méconnaissance s’ajoutent des inquiétudes sur l’impact social de l’automatisation. 62,5 % des Français redoutent que ces véhicules détruisent plus d'emplois qu’ils n’en créeraient, alimentant une vision où la technologie se substituerait brutalement aux travailleurs. Pourtant de nouveaux métiers liés à la supervision, la maintenance ou encore l’assistance aux usagers sont des compétences qui accompagneront cette transition. 

Toutefois, la navette automatisée émerge comme une solution à explorer. Elle attise la curiosité de 7 Français sur 10. 65 % des personnes interrogées considèrent utile la mise en place d'un service de navettes automatisées dans sa commune.

L’adoption de nouvelles pratiques basées sur des innovations technologiques soulève de légitimes questionnements. Toute expérimentation de navettes automatisées partagées doit s’accompagner d’un important travail de pédagogie. Sur le terrain, nous avons pu constater que les usagers ayant testé ces services en deviennent les meilleurs ambassadeurs.” Nathalie Irisson, Responsable de missions, Direction Influence, Ecosystèmes, Prospective, Macif

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Des expérimentations concrètes pour une mobilité plus inclusive

Si certains Français doutent encore de la pertinence des navettes automatisées, certaines initiatives démontrent déjà leur potentiel sur le terrain.

Le dispositif RIMA (Réseau Inclusif de Mobilité Automatisée), actuellement testé dans le territoire rural Crest-Val de Drôme (26) est une expérimentation menée par 4 acteurs : béti (opérateur de navette automatisée), Macif (assureur et en charge des études d’acceptabilité), Navya (fournisseur des navettes automatisées) et SVMS, une filiale de Vinci spécialisée dans l’infrastructure. Ce projet inédit consiste à mettre en service, de manière expérimentale, une navette automatisée sur un parcours non desservi par les transports en commun. L’objectif à court terme est d’analyser comment les passagers et les usagers de la route s’adaptent à ce nouveau mode de transport. A plus long terme, il s’agit de développer un réseau de 7 navettes ou bus automatisés pour lutter contre les zones blanches de mobilité en milieu rural.

Fruit d’une collaboration entre beti, WeRide et Renault Group, un déploiement de Navettes Automatisées à Haut Niveau de Service (NAHNS) est actuellement en cours sur la zone d’activité de Rovaltain, aux abords de la gare Valence TGV. Il sera ouvert au public à compter du 10 mars. 

Pour venir tester ce service, vous pouvez contacter le service de presse.

En 2019, la Macif a créé, au sein de Movin’On, le premier écosystème mondial de co-innovation en faveur de la mobilité durable, la Communauté d'Intérêt sur le Véhicule Automatisé qui regroupe une douzaine d'acteurs transsectoriels : beti, BNP Paribas Cardif, Forvia, Kantar, Macif, Maif, Michelin, Microsoft, Navya, Orange, SNCF et Vinci. Les travaux de cette communauté sont résolument centrés sur le déploiement de véhicules automatisés de type navettes collectives qui favorisent l'émergence d'une mobilité inclusive, tant socialement que territorialement. Les progrès technologiques doivent être mis au service du plus grand nombre et notamment des publics fragiles (personnes âgées, personnes à mobilité réduite, personnes éloignées de l'emploi, etc.) pour accompagner leur mobilité, dans les territoires ruraux et péri-urbains enclavés. Afin de démontrer les apports concrets de transports publics automatisés dans ces territoires, quatre membres issus de la Communauté d'Intérêt : beti, Navya, Macif et SVMS, filiale de Vinci,  ont formé un consortium pour porter le Réseau Inclusif de Mobilité Automatisée (RIMA). Ce dispositif, lauréat de l’Appel à Projet Mobilités Routières Automatisées, lancé dans le cadre du 4ème Programme d’Investissements d’Avenir (PIA4) France 2030, est testé depuis 2024 sur le territoire rural Crest-Val de Drôme. En mutualisant leurs savoir-faire, les membres du consortium vont délivrer une solution clé en main, en assurant l’exploitation, le développement technique des navettes automatisées, la mise en place de l’infrastructure nécessaire, en adéquation avec les besoins et les attentes des utilisateurs finals et des parties prenantes du territoire : collectivités, entreprises, associations, habitants et usagers.

VEDECOM est un Institut de Transition Énergétique dédié aux mobilités de la route, une fondation de recherche publique-privée soutenue par l’Etat, dont la mission est d’accélérer la transition vers des mobilités durables, en agissant sur les systèmes de mobilité et les usages. Depuis sa création en 2014, l’Institut s’est imposé comme fédérateur d’écosystèmes, rassemblant la filière automobile, les opérateurs, le numérique et les télécoms, les territoires, la valorisation, l’énergie, les infrastructures, les acteurs académiques, les écoles et les instituts, ainsi que les services. Il fait également partie du réseau national des 15 instituts FIT. 
VEDECOM mène des projets de R&D sur les mobilités terrestres durables, en partenariat avec les industriels, les collectivités territoriales, avec le soutien des académiques. Il pilote une trentaine de projets partenariaux, nationaux et européens, structurés autour de 5 programmes stratégiques : Électro-mobilité et optimisation énergétique - Véhicules automatisés, données et infrastructure connectée - Mobilités multimodales attractives et inclusives - Analyse d’impact des mobilités - Filière Véhicule Léger Intermédiaire.
Ces projets intègrent la collecte et l’analyse des besoins, l'innovation technologique, l’étude de la viabilité économique et de l’acceptabilité sociale.
Enfin, VEDECOM a produit plus de 750 publications et 85 thèses, et formé plus de 3 000 personnes dans le cadre de son programme de formation.
Le baromètre est issu du projet DEMO, cofinancé par l’ANR au titre du Plan d’Investissement d’Avenir, MACIF, RENAULT, Forum Vies Mobiles, Université Gustave Eiffel et le département des Yvelines.
Plus d’infos sur www.vedecom.fr
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