“Les réseaux (a)sociaux : quatre trajectoires de désocialisations”, la première étude de l’Observatoire des mutualisations

La Macif présente l’étude “Les réseaux (a)sociaux : quatre trajectoires de désocialisations”, réalisée par BloomTime et Viavoice. Il s’agit de la première publication de l’Observatoire des mutualisations, lancé en avril dernier par la Macif. Un dispositif inédit qui interroge les dynamiques collectives et les formes de « démutualisation » à travers des enquêtes et récits de vie. 

27 mai 2025

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>> Sur les réseaux sociaux

  • 63% des utilisateurs ont déjà été témoins de comportements violents et 38% en ont été des victimes directes ; 

  • 60% des utilisateurs considèrent l'anonymat comme essentiel pour s’exprimer ; 

  • 39% des utilisateurs ne parviennent pas à se déconnecter et, si 56 % des utilisateurs ne pensent pas être eux-mêmes dépendants, 82 % estiment que les autres le sont. 

>> Un terrain propice aux tensions, à la violence et à la perte des repères

Dans l’analyse des dynamiques destructrices que peuvent engendrer les réseaux sociaux, le sondage révèle que certains utilisateurs sont exposés à des formes de violences symboliques ou verbales : 63 % des répondants ont été témoins de comportements violents, 38 % en ont été victimes directes, pointant une dérive croissante des échanges en ligne.

Si l’anonymat suscite, pour certains, un sentiment de sécurité (près de 60 % des répondants considèrent l’anonymat comme essentiel pour s’exprimer librement, notamment sur des sujets sensibles), l’anonyme se confronte à l’impunité que l’on retrouve dans les cas de cyber harcèlements.

En parallèle, la question de l’addiction émerge avec une certaine ambivalence. Si 56 % des utilisateurs ne pensent pas être eux-mêmes dépendants, 82 % estiment que les autres le sont. Un écart révélateur d’un déni personnel face à un usage souvent intensif : 39 % déclarent avoir des difficultés à se déconnecter, même temporairement.

>> Des plateformes perçues comme catalyseurs d’opportunités professionnelles

Les réseaux sociaux, loin de se limiter à des sphères de divertissement, jouent un rôle décisif dans les parcours professionnels. Dans une partie dédiée aux réseaux sociaux dans le monde professionnel, le sondage révèle que 51 % des utilisateurs déclarent les exploiter à des fins de carrière, notamment via LinkedIn. Ces outils permettent aussi un réseautage plus fluide et informel, complémentaire aux événements physiques. 

>> Entre amplification des liens et désocialisation : quatre dynamiques à l’œuvre

Loin de tout manichéisme, l’étude montre que les réseaux sociaux ne sont pas uniformément synonymes de repli sur soi. Dans certains cas, ils amplifient les liens existants, étendent les cercles de connaissance, et servent de relais d’information. Leur influence varie d’ailleurs selon les plateformes : Facebook apparaît relativement neutre, tandis que X (ex-Twitter) est perçu comme plus clivant.

Mais l’étude met également en évidence quatre dynamiques de désocialisation :

  • L’artificialisation des relations, c’est-à-dire le déploiement de relations purement digitales, et souvent anonymes ;

  • Les ruptures avec le monde des autres, que ce soit par les bulles cognitives ou par l’entrée dans le « fake » ;

  • Les territoires des fuites : fuites du temps long par la superficialité des relations et fuite de l’attention ;

  • Les dynamiques ouvertement destructrices des relations, soit par exclusions, soit par violences.

À travers cette première étude, l’Observatoire des mutualisations entend mieux comprendre les nouvelles formes de liens et de fractures, pour offrir des clés de lecture utiles à tous ceux qui agissent au service du vivre-ensemble.

En juin prochain la Macif diffusera son 5e Baromètre des addictions chez les jeunes de 16 à 30 ans. Réalisé avec l’institut Ipsos et en concertation avec un collectif d’experts composé de psychologues, addictologues et de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), le Baromètre permet de faire le point sur l’utilisation des écrans, la consommation de substances addictives et les comportements à risque engendrés chez les jeunes de 16 à 30 ans.