JOURNEE NATIONALE DES AIDANTS « Quand l’aidant devient soignant » La Macif révèle les résultats de l’enquête Ipsos et Unknowns

5 octobre 2021
JOURNEE NATIONALE DES AIDANTS  « Quand l’aidant devient soignant »  La Macif révèle les résultats de l’enquête Ipsos et Unknowns
  • 91% des aidants assurent au moins une mission relevant du rôle de soignant, une situation accrue avec la crise sanitaire,
  • 7 aidants sur 10 sont ou se sentent aidants-soignants face à une situation due au manque de services d’accompagnement sur leur territoire (69%),
  • Près des trois quarts des aidants-soignants estiment que les missions de soins ont rendu leur rôle plus difficile (72%) avec un fort impact au moins sur leur santé physique, psychologique et/ou leur relation avec leur proche (92%).

La crise sanitaire, avec la fermeture des structures d’accueil et les suppressions d’aides à domicile, a mis en lumière un phénomène de médicalisation de l’aide apportée par les aidants à leur proche. Ce passage d’un rôle d’aidant à celui de soignant n’est pas sans conséquence pour l’aidant, qui est confronté à une situation inédite.

A la veille de la 12ème Journée Nationale des Aidants, la Macif publie les résultats de l’enquête nationale « Quand l’aidant devient soignant »* réalisée avec l’institut Ipsos pour les données statistiques et avec le cabinet Unknows sur le volet ethnographique. Cette enquête exclusive, réalisée à la demande du comité éthique et scientifique de l’Observatoire Macif des aidants, permet de braquer les projecteurs sur le vécu des aidants, confrontés à la nécessité de prodiguer des soins à leur proche.

Objectif : fournir des clés pour comprendre les raisons du glissement insidieux vers le soin et ses conséquences afin de proposer des solutions concrètes pour améliorer les conditions de vie des aidants-soignants et la reconnaissance de leur travail auprès des proches

Les résultats et analyses de l’enquête permettent d’observer 3 tendances marquantes :

  • Un accompagnement des proches nécessitant l’accomplissement d’une multitude de soins assurés par l’aidant lui-même,
  • Un transfert des tâches de soins des professionnels aux aidants intervenant de manière insidieuse, vécu comme une sortie de rôle par les aidants,
  • Une relation avec l’aidé dégradée, véritable fardeau pour l’aidant.

 

« Depuis près de vingt ans, la Macif, assureur mutualiste, est engagée auprès des aidants et contribue à ce que leur rôle soit reconnu, notamment en soutenant leur cause auprès des pouvoirs publics. Cette année, l’Observatoire Macif des aidants a mené une étude approfondie sur un thème qui a fortement émergé avec le Covid « Quand l’aidant devient soignant » : elle a pour ambition de comprendre comment et pourquoi les proches aidants doivent assumer des tâches de soins. Cet Observatoire illustre parfaitement notre conviction : c’est en coordonnant l’action de multiples acteurs que nous ferons évoluer la situation. Plus que jamais, nous devons unir nos forces pour défendre la cause des aidants.», déclare Philippe Perrault, Président de la Macif.

Aidant-soignant : un rôle à soigner

L’accompagnement des malades nécessite l’accomplissement de nombreuses aides et tâches de soins en permanence au fil des avancées des maladies et de l’accroissement de la dépendance. La nouvelle étude Macif fait ressortir que la majorité (91%) des aidants interrogés assure au moins une mission de soignant ne serait-ce que de temps en temps. Une tendance liée à la crise sanitaire, qui a impacté près des deux tiers des aidants-soignants, en augmentant leurs missions, soit 65%. A noter que ce sont particulièrement les aidants pratiquant régulièrement des soins de prévention et prise en charge des escarres (84%), kinésithérapie et pansements (82%), qui sont les plus touchés par cette augmentation.

Plus de la moitié (56%) des aidants assurent au moins une mission de soignant régulièrement. Les soins les plus médicaux, comme la kinésithérapie, la rééducation, les soins et la prévention des escarres sont certes les moins répandus, mais sont toutefois le quotidien de plus d’1 aidant sur 10. A titre d’exemple, 67% d’entre eux gèrent des soins d’urgence en cas de chutes ou de douleurs fortes. 63% administrent des médicaments et 65% organisent des piluliers.

Etre aidant, c’est être confronté à la possibilité « d’un glissement insidieux »

La situation d’aidant-soignant confronte à la possibilité de prendre en charge soi-même de plus en plus de tâches de soin. Ces glissements interviennent quand des tâches d’aide ou de soin nécessaires ne trouvent pas preneurs auprès des services de santé. Dans ce cas, l’aidant est contraint de réaliser un certain nombre de soins lui-même. Ce transfert de tâches de soin des professionnels à l’aidant intervient de manière insidieuse. En effet, seul permanent auprès du malade, l’aidant se retrouve le seul à rester concerné par l’ensemble des aides et des soins.

Un constat préoccupant : près de 7 aidants sur 10 interrogés se sentent aidants-soignants, que ce soit par les missions qu’ils réalisent au quotidien ou qu’ils en aient seulement le sentiment. Sont considérés comme aidants-soignants : ceux ayant le sentiment que leur rôle d’aidant glisse vers un rôle d’aidant soignant et ceux effectuant des missions de soignants ne serait-ce que de temps en temps.

Au-delà des missions réalisées, plus des deux tiers (66%) des aidants ont le sentiment que leur fonction d’aidant glisse vers celui de soignant, cette perception apparait donc conforme à leur réalité du quotidien. Ils sont 94% à déclarer faire régulièrement des pansements simples, 93% des soins de kinésithérapie, 90% des soins d’hygiène.

Si plus de 8 aidants-soignants sur 10 (84%) considèrent qu’ils remplissent ces missions de soins avant tout parce-que c’est leur rôle, ils sont aussi nombreux à déclarer qu’il manque des services d’accompagnement sur leur territoire (69%). Ils sont 63% à déclarer qu’ils ont des difficultés à déléguer ces missions car ils n’ont pas envie d’être dépendant d’un service à domicile (63%), voir même pour certains qu’ils se sont formés à ces gestes (63%).

Par ailleurs, ils sont plus de la moitié (56%) des aidants-soignants interrogés à déclarer un manque d’informations sur les services existants et 42% pointent un manque de confiance dans ces services. En revanche, la majorité des aidants-soignants (59%) déclare ressentir le besoin d’être formés sur les soins qu’ils apportent à leurs proches.

Une charge du soin avec de lourdes conséquences pour l’aidant

Près des trois quarts (72%) des aidants-soignants estiment que ces missions de soins ont rendu leur rôle plus difficile, et pour près d’un tiers, beaucoup plus difficile. C’est notamment le cas des aidants-soignants qui font régulièrement des soins les plus médicaux, comme la kinésithérapie et des soins d’escarres.

Alors qu’il cherche à rester dans son rôle pour préserver sa relation avec son proche malade, l’aidant devient soignant malgré lui, ce qui dénature la relation au malade et devient un véritable fardeau pour l’aidant. Ce rôle de soignant a un fort impact sur de nombreux pans de la vie des aidants au premier rang desquels leur santé psychologique (71%), leur état de santé physique (70%) et leur relation avec leurs proches (67%). Près de 3 aidants-soignants sur 10 considèrent même qu’il y a beaucoup d’impacts. Ils sont 92% des aidants-soignants sondés à ressentir un impact sur au moins un des trois aspects santé psychologique, état de santé physique ou relations avec leur proche aidé et 37% à déclarer subir un impact sur l’ensemble de ces trois aspects.

«Durement mis à l’épreuve par la crise de la Covid19, les 11 millions d’Aidants en France agissent au quotidien. Malgré leur résilience et leur combativité, il est difficile pour eux de mener vie personnelle, vie professionnelle et rôle d’aidant. Soutenir les aidants fait sens pour notre mutuelle santé et prévoyance, en totale cohérence avec notre ambition, à savoir favoriser l’égalité d’accès aux soins et au bien-être pour tous », déclare Edwige Langronier, Présidente d’Apivia Macif Mutuelle.

 

LA CAMPAGNE MACIF RADIO FRANCE

5 Spots de 45 secondes, diffusés du 4 au 6 octobre, sur France Inter et France Bleu -> 160 passages au total

5 témoins : Philippe Perrault (Président de la Macif), Edwige Langronier (Présidente de Apivia Macif Mutuelle), Cyril Desjeux (Sociologue, Directeur Scientifique d’Handéo et membre du Comité éthique et scientifique de l’Observatoire Macif des Aidants) , Marc-Antoine Morier (Anthropologue du cabinet Unknowns en charge de l’étude) et Morgane Hiron (Déléguée Générale du Collectif Je t’Aide et membre du Comité éthique et scientifique de l’Observatoire Macif des Aidants).

 

Pour en savoir plus sur les solutions Macif en faveur des aidants : https://www.macif.fr/assurance/particuliers/complementaire-sante-prevoyance/garantie-autonomie-et-dependance

Retrouvez les résultats complets des 2 enquêtes sur le site www.aveclesaidants.fr

Méthodologie :

*Etudes nationales “Quand l’aidant devient soignant” pour l’Observatoire Macif des aidants :

Etude ethnographique menée par UNKNOWS, cabinet d’innovation spécialiste des sciences sociales et des études ethnographiques (pour comprendre et identifier en profondeur les usages, les besoins et les attentes de la population), de Juin à Août 2021.
Le spectre des maladies prises en compte dans l’enquête comporte les maladies dégénératives (comme Alzheimer), des maladies mentales et des handicaps (acquis suite à un AVC par exemple).
https://www.unknowns.fr 

Etude de perception IPSOS pour la Macif, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de +2 000 personnes âgées de 16 ans et plus du 21 au 24 septembre 2021.

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